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Histoire du Rwanda

[Source: Ambassade du Rwanda en Belgique :: lien]


Plan

1. Introduction

2. Période Pré-Coloniale : XVIIIème au XIXème Siècles

3. Période Coloniale : 1899 à 1962

4. Période Post-Indépendance (Post-Coloniale) : Du 1er Juillet 1962 à Juillet 1994

5. De 1994 à nos jours


1) Introduction

2) La période pré-coloniale

3) Période coloniale (1899-1962)

4) Première République

5) De 1994 à nos jours (source: extraits Encyclopédie Wikipedia)

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda est constitué par l'ONU fin 1994.

Pasteur Bizimungu démissionne en 2000. Paul Kagame est élu président de la République par l'Assemblée nationale.

Le Rwanda doit faire face à un besoin de justice qui engorge les tribunaux et amène à la réhabilitation de la justice traditionnelle.

La constitution est adoptée par référendum le 26 mai 2003.

L'élection présidentielle se déroule au suffrage universel le 25 août 2003 et P aul Kagame est élu président de la République. Les élections législatives au suffrage universel suivent le 2 octobre 2003.

Les députés favorables à Paul Kagame obtiennent la majorité des sièges. 49% des députés sont des femmes, ainsi qu'une très forte proportion de sénateurs et de ministres, ce qui fait du Rwanda le pays dont la participation des femmes au pouvoir politique est la plus forte au monde.

Ethnisme et génocide

Les Hutu, les Tutsi et les Twa parlent la même langue, le Kinyarwanda, ont les mêmes coutumes, notamment se marient de la même manière, assez souvent entre membre de deux groupes dits « ethniques », ont la même foi ancestrale en un Dieu unique - Imana - ont évolué vers les mêmes religions apportées par la colonisation, et vivent ensemble sur tout le territoire du Rwanda. Ces données remontent selon la tradition orale au moins jusqu'au xv ème siècle. Au delà on manque de connaissances, même si des historiens occidentaux ont avancé des théories non confirmées.

Avant la colonisation, ces classifications correspondaient à des groupes socio-professionnels, auxquels des fonctions politiques étaient associées. La dynastie royale était issue des éleveurs tutsi, mais la majorité des Tutsi ne faisaient pas partie de cette dynastie. Le roi lui-même, le Mwami , perdait, selon l'un des derniers d'entre eux, sa qualité de Tutsi en arrivant sur le trône. D'autres Rwandais, même si ce n'était pas très fréquent, pouvaient changer de groupe en fonction de certains événements entrainant une décision royale. Un agriculteur, « Hutu », pouvait devenir « Tutsi » et réciproquement.

La carte d'identité ethnique de l'administration belge

Pourtant, à la suite de travaux d'ethnologues européens dans les années vingt, les colonisateurs, allemands puis belges, ont discerné trois « ethnies ». Ils se sont fondé essentiellement sur des critères physiques, aujourd'hui contestés, et une histoire distinct des migrations de ces entités de population dont les dernières recherches ont montré le manque de pertinence. Les ethnologues belges analysèrent (mesurèrent les crânes, etc., catégoriseront) des milliers de Rwandais sur des critères raciaux analogues à ceux que les Nazis utiliseront plus tard. C'est toute la science sociale occidentale du début du XXe siècle qui est en cause.

On créa un stéréotype de chaque race, les Tutsi sont grands et minces, les Hutu petits et trapus, etc. En fait comme le remarquent des chercheurs il n'y a pas plus de différence de taille entre les Tutsi et les Hutu qu'entre les classes sociales françaises dans les années cinquante. Le mode d'alimentation expliquerait en grande partie ces différences fréquentes mais pas systématiques : les Tutsi, éleveurs, boivent traditionnellement plus de lait que les Hutu, cultivateurs.

En 1931, une identité ethnique est officiellement décrétée et des documents administratifs précisent systématiquement la catégorie « ethnique » de chaque personne, comme les Nazis spécifieront l'identité juive quelques années plus tard en Allemagne. Chaque Rwandais portera une carte d'identité ethnique obligatoire.

Ecriture coloniale de l'histoire du Rwanda

Aucune trace historique, archéologique et/ou linguistique connue ne confirme les hypothèses hasardeuses émises sur l'origine des Rwandais. On aurait du y voir qu'une seule ethnie : l'ethnie rwandaise, avec ses clans, ses hierarchies et ses groupes sociaux-professionnels, ses clivages et ses dynamismes, sa culture.

On écrivit une histoire du Rwanda qui justifiait l'existence de ces races.

Influence historique de l'éthnisme

Cette catégorisation ethnique a été essentielle dans la genèse du Génocide des Tutsis (ndw) au Rwanda de 1994. Le colonisateur a estimé que les Tutsi étaient une race supérieure aux Hutus et aux Twa. L'administration belge les a favorisé sur tous les plans et les a institués systématiquement comme relais coloniaux, destituant tous les responsables Hutuque la dynastie tutsi reconnaissait.

Lorsque les Rwandais revendiquèrent l'indépendance, le colonisateur belge renversa son alliance et mit en exergue l'exploitation des Hutu qu'il avait renforcée et systématisée, détournant contre les Tutsi la revendication d'indépendance. La révolte des Hutu chassa les Tutsi du Rwanda en grand nombre lors de l'indépendance au début des années soixante, notamment ceux qui étaient liés à la dynastie royale. Lorsque les exilés, majoritairement Tutsi, rentrèrent en force au Rwanda à partir de 1990, la République Hutu prépara le génocide des Tutsi restés au Rwanda, supposés être des traitres à la cause Hutu, des agents du FPR. Le manifeste des Bahutu, rédigé par des pères blancs à la fin des années 50, mais publié par le futur Président de la future République, et inspirera les «  dix commandements du Muhutu  », illustre les mots d'ordre radicalement anti-tutsi qui sont revalorisés dans la société rwandaise au début des années 1990.

D'aucuns prétendent que si cette distinction ethnique, essentiellement basée sur des critères morphologiques, avait été fondée, on aurait pas eu besoin de carte d'identité pour la préciser pour chaque Rwandais. Sur les lieux de massacres du génocide, on a retrouvé des milliers de cartes d'identité qui traînaient à côté des cadaves.

Adoption de l'éthnisme par la France au Rwanda

Avec François Mitterand, l'armée et la diplomatie françaises, très actives au Rwanda pendant la période de la préparation et de l'accomplissement du génocide, ont adopté la perception ethnique de la République Hutu de Juvénal Habyarimana, dont ils avaient conscience des objectifs poursuivis. De nombreux textes officiels ou de responsables civils et militaires l'attestent. On en trouve dans les annexes et les auditions du rapport des députés français sur le Rwanda. Des politiques français n'hésitent pas à dire que les hutu, représentant 80 % de la population rwandaise, sont majoritaires et doivent avoir le pouvoir. ( Imaginons un discours français qui dirait que le secteur privé étant majoritaire, il doit avoir le pouvoir et exclure le secteur public ). Dans des documents moins officiels, des articles de journaux, des militaires français de l'opération Turquoise n'hésitaient pas à qualifier le FPR de «  Khmers noirs  ». Pourtant dès 1990, l'historien Jean-Pierre Chrétien, directeur de recherche au CNRS, fait des conférences sur l'éthnisme qu'il rassemblera dans un livre publié en 1997 sous le titre Le défi de l'ethnisme : Rwanda et Burundi .

Dans la ligne du discours de La Baule de François Mitterand, la France aurait pu exiger l'abandon de l'ethnisme et notamment de la carte d'identité ethnique, comme préalable à toute aide militaire à ce pays. Cette mesure fût d'ailleurs envisagée par la diplomatie française, mais est restée au niveau de l'intention. Les députés français, sur la foi de ce que disaient les militaires français, ont reconnu que des contrôles d'identité ethniques ont été fait par les soldats français au Rwanda à partir de 1993. De nombreux Rwandais confirment des contrôles d'identité faits par des Français avant 1994. Le témoignage le plus grave a été entendu par la Commission d'enquête citoyenne française dans lequel une Rwandaise dit avoir vu des militaires français faire de tels contrôles, en compagnie de soldats rwandais, en avril 1991 et remettre une personne contrôlée aux miliciens présents qui l'auraient « machettée » quelques mètres plus loin, alors que quelques corps gisaient déjà dans le caniveau.

Depuis sa création, le Front patriotique rwandais, principal parti du régime actuel du Rwanda, a toujours combattu cet ethnisme, dont les membres Tutsi fûrent privilégiés, pendant quarante ans, avant d'en devenir victimes à partir de 1958 et dont les membres Hutu ont été victimes avant d'en devenir privilégiés, pendant trente cinq ans, puis à nouveau victimes comme « complices » des « cancrelats » Tutsi en 1994.

Refondation du système ethnique par le génocide

Aujourd'hui la vision ethnique du Rwanda est largement ancrée dans les esprits, aussi bien au Rwanda qu'à l'extérieur. Le génocide a cristallisé ces références « ethniques », la souffrance et la culpabilité démarquant à travers la société rwandaise deux courants culturels : celui des victimes du génocide et celui des génocidaires qui recoupent partiellement les catégories ethniques instituées par le colonisateur. Pourtant de nombreux Rwandais racontent comment ils avaient découvert parfois très tardivement dans leur adolescence leur identité « ethnique » et celle de leurs camarades.

Ainsi un peuple ayant une unité ethnique, l'ethnie rwandaise, a fini par être déchiré par l'utilisation inappropriée de la notion d'ethnie et son utilisation politique, puisque ce génocide a été pensé et conduit par l'Etat rwandais, dans le but de garantir le pouvoir des Hutu (agriculteurs) par l'extermination totale des Tutsi (éleveurs).

Le choix constitutionnel de combattre l'ethnisme

La nouvelle constitution du Rwanda, votée par référendum en 2003, a abrogé ces références ethniques et les a même rendues illégales pour quiconque chercherait à s'en prévaloir au Rwanda. La culture internationale n'a pas encore véritablement intégré cette évolution.

 


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